À la fin des années 50, une révolution agite l’univers du music-hall : le succès phénoménal du rock, dont les jeunes vedettes attirent les foules, tandis que les numéros traditionnels – acrobates, jongleurs, ventriloques – sont jugés démodés. Notre héros, l’illusionniste, ne peut que constater qu’il appartient désormais à une catégorie d’artistes en voie de disparition. Les propositions de contrats se faisant de plus en plus rares, il est contraint de quitter les grandes salles parisiennes et part avec ses colombes et son lapin tenter sa chance à Londres. Mais la situation est la même au Royaume-Uni : il se résigne alors à se produire dans des petits théâtres, des garden-parties, des cafés, puis dans le pub d’un village de la côte ouest de l’Écosse, où il rencontre Alice, une jeune fille innocente qui va changer sa vie à jamais.
Mon avis :
Une dose de nostalgie, une pincée de mélancolie et un zeste d‘humour. J’ai été charmé par le graphisme, les couleurs et par l’aspect dessin animé traditionnel. Et puis, tout est en finesse, en douceur. J’aime la poésie qui se dégage des choix de réalisation : la quasi absence de paroles, l’importance des sons et de la musique mais aussi les moments suggérés et les silences.
Un magnifique dessin animé, tant par l’élégance du dessin que par la beauté de l’histoire.
Un dessin animé de qualité selon moi, tout comme les Triplettes de Belleville.
Petit bémol, un peu trop tristounet à mon goût. N’y allez pas si vous avez déjà le cafard !!
Après un contrat qui a mal tourné à Londres, deux tueurs à gages reçoivent l’ordre d’aller se faire oublier quelque temps à Bruges.
Ray est rongé par son échec et déteste la ville, ses canaux, ses rues pavées et ses touristes. Ken, tout en gardant un oeil paternaliste sur son jeune collègue, se laisse gagner par le calme et la beauté de la cité.
Alors qu’ils attendent désespérément l’appel de leur employeur, leur séjour forcé les conduit à faire d’étranges rencontres avec des habitants, des touristes, un acteur américain nain tournant un film d’art et essai européen, des prostituées et une jeune femme qui pourrait bien cacher quelques secrets aussi sombres que les leurs…
Quand le patron finit par appeler et demande à l’un des tueurs d’abattre l’autre, les vacances se transforment en une course-poursuite surréaliste dans les rues de la ville…
Mon avis :
Excellentissime ! Une comédie grinçante, au coeur d’un scénario mêlant action et réflexion psychologique sur les états d’âme générés par la profession de tueur à gage .
J’ai aimé:
- l’humour noir, le petit côté décalé et faussement dramatique de l’histoire. C’est délicieusement drôle..
- le jeu d’acteur. Ovation pour mon petit Colin Farrell qui m’a surprise dans un rôle comme celui-ci, bien loin de ce qu’il fait d’habitude et plus proche de son rôle dans Le rêve de Cassandre de Woody Allen. Son acolyte et collègue à l’écran, Brendan Gleeson n’a rien à lui envier.
- la mise en scène, le scénario et notamment l’atmosphère mystérieuse et romantique donnée à Bruges. Ça donne envie d’y aller pour sûr !
Autre auteur(e) jeunesse (mais encore une fois qui écrit des livres susceptibles de plaire aux adultes) à lire absolument : Claire Mazard.
Pour tout vous avouer, je ne connaissais pas cette écrivaine jusqu’à il y a peu. C’est durant mon stage que je l’ai découverte, elle et ses livres, la médiathèque de Carquefou l’ayant invitée afin d’animer des rencontres.
Ce fut une agréable surprise, et une rencontre que je n’oublierai pas. Outre le fait que Claire écrit de très beaux livres, c’est une personne charmante avec qui je me suis par ailleurs découvert des goûts communs.
C’est elle qui m’a amenée à lire Simple,Papa maman sont dans un bateau, et Un marronnier sous les étoiles, de T. Lenain, dont je vous parlerai prochainement.
Venons en à ce qui importe ici : ses livres.
Si Claire écrit des livres c’est souvent pour transmettre un message, dénoncer quelque chose ou amener à une prise de conscience. Ces livres, elles les écrit pour des jeunes lecteurs. Écrire est une réelle passion et ça se ressent lorsqu’elle évoque son travail.
Je vais vous présenter plusieurs de ses livres qui m’ont marquée :
Macaron citron
Résumé (4e de couverture) :
Qu’est-ce que Colline aime, dans la vie ?
Jean-Jacques Goldman, les macarons citron et. Sara. Elle est au lycée, en première. Son premier amour.
Pas facile, à seize ans, d’être amoureuse !
Pas facile à vivre, pas facile à dire.
Ce que veut Colline avant tout, c’est que les êtres qu’elle aime la connaissent vraiment. Et l’aiment telle qu’elle est.
Mon avis :
Un très beau livre sur l’homosexualité. Les mots sont justes et l’histoire racontée avec beaucoup de pudeur et de réalisme. Un petit roman qui se dévore et qui bouleverse. J’ai été touchée par la sincérité et la justesse des personnages. Le rapport qu’entretient Colline avec son père me rappelle ma propre vie. Il est difficile de parler parfois avec les gens qu’on aime. C’est pourquoi écrire est souvent plus facile, et c’est ce que fera Colline. Leurs échanges m’ont beaucoup touchée. A lire absolument et à faire lire..
Extrait :
« Je te découvre, Sara, enthousiaste, curieuse de tout. Je te regarde parler. J’écoute ton regard. Tu me fascines. Et quand tu me souris, le sourire d’ Adjani, à côté, c’est un feu éteint.«
Colline
Le cahier rouge
Résumé (4e de couverture) :
Ugo trouve le journal intime de son frère, David, disparu deux ans plus tôt dans un accident de moto.
A la lecture de ce cahier rouge, Ugo découvre un frère qu’il ne connaissait pas. Le doute s’immisce en lui…
Mon avis :
Encore une fois, Claire sait trouver les mots justes. J’aime son écriture. Une écrire simple mais chargée en émotions. Des phrases courtes mais riches de sens.
Et puis l’histoire est bouleversante. Là encore, il est question d’homosexualité, d’incompréhension, de non conformité. Un très beau livre.
Extrait :
« Je sursaute. La porte s’ouvre. Ving heure. C’est Aline. Je repose le cahier sur la table.
Aline, la peau satinée, son parfum troublant. Aline, pour qui je craque. Pour qui je vis. Avec elle, l’existence a des coups d’accélérateur, de folie, de sage croisière aussi. Je me perds, je me fonds en elle. »
« On est pas sérieux quand on a 17 ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade » Rimbaud
Maman les p’tits bateaux
Résumé (4e de couverture):
» Depuis le 15 mai 1996, il est venu tous les mercredis.
Sauf un. Malade. … Dix-huit… Dix-neuf… Vingt mercredis que ça dure. Je ne m’en sortirai jamais. Vingt. Un chiffre rond. Pour une fille qui ne tourne pas rond. » Maman, les p’tits bateaux est le récit à la première personne de la souffrance d’une collégienne de douze ans victime d’un inceste, crime que la loi condamne mais qu’il est souvent difficile de dénoncer. Surtout quand on n’est pas sûre de soi, surtout quand le coupable semble si charmant aux yeux de tous…
Mon avis :
L’inceste est un sujet difficile à aborder, surtout avec des enfants mais qui pourtant devrait l’être plus souvent. C’est pourquoi je salue l’initiative de ces rares auteurs qui produisent des livres jeunesse abordant ce thème.
Claire Mazard fait partie de ceux-ci.
Ce livre, il m’a touché. Il m’a rappelé le premier du genre que j’ai lu « La fille du canal » de T. Lenain, qui lui m’a littéralement bouleversée.
Je trouve d’ailleurs que l’écriture de ces deux livres est proche. Des phrases courtes, un style sobre et poignant.
Extrait :
Les parents viennent de m’offrir un ordinateur pour mes douze ans. Tout de même, se rendent compte que je ne vais pas bien. Ne savent que faire pour me sortir de ma léthargie.
Je m’en moque, de leur ordinateur. Envie folle de le leur balancer à la figure, de le fracasser par terre. Ca les aurait blessés. Moi, ça m’aurait soulagée. Mais, je n’ai rien dit. Ni « je m’en moque » ni « je vous remercie ».
Grand silence. Ont attendu un mot. Un regard. Un geste de ma part.
Suis restée de pierre.
…
Père consterné.
Eh oui ! Je ne suis plus la fillette qui riait aux éclats sur tes genoux.
Tu n’es plus mon petit Papriska.
Plus jamais je ne rirai aux éclats.
Mère aux bords des larmes.
Peut pleurer tant qu’elle veut.
Ca m’est égal.
Je ne l’aime plus.
Je ne veux plus l’aimer «
C’est l’histoire d’un Parisien qui est malade et qui se demande s’il va mourir. Son état lui donne un regard neuf et différent sur tous les gens qu’il croise. Le fait d’envisager la mort met soudainement en valeur la vie, la vie des autres et celle de la ville toute entière.
Des maraîchers, une boulangère, une assistante sociale, un danseur, un architecte, un SDF, un prof de fac, une mannequin, un clandestin camerounais… Tous ces gens, que tout oppose, se retrouvent réunis dans cette ville et dans ce film.
Vous pouvez penser qu’ils ne sont pas exceptionnels mais, pour chacun d’entre eux, leur vie est unique. Vous pouvez croire que leurs problèmes sont insignifiants, mais, pour eux, ce sont les plus importants du monde.
Mon avis :
Ce genre de film a pour particularité de me rendre profondément triste et heureuse à la fois. J’aime ses films où s’entremêlent histoires et personnages. J’aime ces films qui nous embrasent le cœur et nous donnent envie de croquer la vie à pleines dents. Alors, j’aime Paris !
Et puis, les acteurs qui sont réunis ici apportent fraicheur et réalisme. Un Luchini drôle et attachant, un Romain Duris juste et bouleversant, une Juliette Binoche toujours aussi naturelle et touchante et puis tous les autres que je ne citerai pas mais qui nous régalent eux aussi de leur jeu.
Comme chaque année Nantes propose un « festival » fait de spectacles, expositions, heures du conte, ciné plein air, etc.
Pour ceux qui travaillent et ceux qui n’ont pas pu partir, l’occasion de sortir !!
Pour les cinéphiles voici les dates et lieux prévus pour les séances en plein air :
15 juillet, Delicatessen, sur la grande pelouse du Jardin des plantes (22h30)
21 juillet,Les citronniers, devant le bassin des Dervallières (22h30)
28 juillet, Chacun cherche son chat, Parc de la Boucardière à Bellevue (22h15)
4 août, Fenêtre sur cour, Embarcadère du Port Boyer (22h)
11 août, La science des rêves, Hippodrome du Petit Port (22h)
1974, Buenos Aires. Benjamin Esposito enquête sur le meurtre violent d’une jeune femme.
25 ans plus tard, il décide d’écrire un roman basé sur cette affaire « classée » dont il a été témoin et protagoniste. Ce travail d’écriture le ramène à ce meurtre qui l’obsède depuis tant d’années mais également à l’amour qu’il portait alors à sa collègue de travail. Benjamin replonge ainsi dans cette période sombre de l’Argentine où l’ambiance était étouffante et les apparences trompeuses…
Mon avis :
Dans ses yeux est à la fois une enquête policière, une histoire d’amour, une quête de vérité, une soif de justice et de vengeance. On assiste à un mélange de genres orchestré de manière subtile et servi par un très bon jeu d’acteurs. Pas de scènes qui en mettent plein la vue avec une multitude d’effets spéciaux et de l’action en veux-tu en voilà. L’accent est sur les personnages, sur leurs ressentis et sur les événements. Tout est bien dosé : suspens, action, silences, émotions..et les thèmes portés par ce film sont profonds et tellement humains. Un vrai coup de cœur.
Bien ficelé, étonnant jusqu’à la dernière minute, captivant et bouleversant.
Allez le voir, il en vaut la peine.
Ah, et ce film argentin a reçu cette année, l’oscar du meilleur film étranger à Cannes.
Ce petit roman (44 pages) a beau être fluet, son contenu est riche de saveurs. C’est un délice. Tel des bonbons, les mots fondent sous la langue et réveillent notre intarissable besoin d’évasion et d’amour. Plusieurs effets sont à escompter : risque d’agitation des papilles, envie incontrôlable de savourer la vie et ses petits délices !
L’histoire ? J’ai envie de vous dire : lisez-le. Je ne savais moi-même absolument pas à quoi m’attendre. C’est une lectrice qui en me rendant le livre à la médiathèque m’a dit ce simple mot : génial.
Quoi de plus exquis que de se laisser surprendre et de se délecter de l’inconnu ?
Un livre qui s’adresse à tous les amoureux des mots, qui trouvent en chaque chose un moment de poésie.
Un extrait :
« Marie-Gabrielle se retourne. Les colonnes de ses cuisses ondulent sous le tissu rouge et des vagues pulpeuses roulent sous la peau de sa gorge. Les perles de son collier tremblent alors comme des cubes de gelée translucide. Elle est belle comme une armoire. Et béante comme elle. Toutes les nourritures terrestres parviennent mal à combler ce creux dans son ventre qu’elle remplit obstinément et tous les jours. Pour ne pas devenir un arbre creux. Comme on en trouve plusieurs dans l’île entre canal et rivière. Odilon le sait. Il l’aime pour sa circonférence. Pour ce qu’elle abrite en elle, blessure, amour, abcès. Il l’aime en entier, en détail.«
Bonne lecture…
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